Le CAEV a-t-il une répercussion sur la production laitière ?
Le CAEV (Arthrite Encéphalite Caprine Virale) est une maladie importante en raison de :
- Sa forte présence dans les troupeaux français ;
- Son caractère incurable en l’absence de traitement et de vaccin ;
- Ses répercussions économiques : réformes prématurées, moindre valeur des caprins vendus.
Si les répercussions sur les caprins malades sont bien connues, qu’en est-il à l’échelle d’un troupeau infecté ?
Une étude menée en Nouvelle-Aquitaine a comparé les performances laitières de 60 troupeaux infectés à 20 troupeaux sains.
Premier constat même si les élevages infectés avaient de meilleurs index laitiers que les élevages sains, ils ont tendance à produire moins de lait : une 60aine de kilos de lait en moins par lactation.
Dans les troupeaux infectés, les pertes de lait peuvent atteindre les 100 kilos par chèvre et par lactation !
Si on détaille ces résultats suivant le rang de lactation des chèvres, les différences de production deviennent significatives dès la 3ème lactation : un minimum de 100 kilos de lait produit en plus et par lactation des chèvres des troupeaux sains.
Si on élimine les différences de potentiel génétique entre les deux catégories d’élevages, on obtient des différences encore plus significatives : près de 100 kilos dès la 2ème lactation et près de 200 kilos dès la 3ème lactation en faveur des chèvres des élevages sains.
Enfin cette étude a aussi mis en évidence une tendance en besoins de renouvellement supérieure dans les troupeaux infectés, ainsi qu’un nombre de jours en lactation inférieur de 84 jours sur la moyenne des carrières individuelles des chèvres des élevages infectés en comparaison avec les chèvres des troupeaux sains.
En conclusion, quelles sont les répercussions du CAEV ?
Le CAEV n’a donc pas seulement des répercussions visibles dans les troupeaux atteints, mais aussi des conséquences plus insidieuses, notamment des répercussions financières avec le lait non produit.
Le saviez-vous ?
Quels sont les signes évocateurs du CAEV ?
Le CAEV est due au développement d’un virus dans l’organisme des caprins. Il est responsable :
- De gonflements autour des articulations des pattes (« maladie des gros genoux »), à l’origine d’ankylose, puis de fonte des muscles, pouvant aller jusqu’à la marche « à genoux »;
- D’une atrophie de la mamelle, souvent plus marquée d’un côté, aboutissant à une mamelle déséquilibrée ;
- Chez les jeunes de 2 à 4 mois, d’une paralysie progressive commençant par les pattes arrière et remontant vers l’avant de l’animal ;
- Parfois chez les adultes, d’une insuffisance respiratoire progressive.
Les modes de transmission du CAEV : les connaitre pour mieux les maîtriser.
Le CAEV est une maladie incurable, très présente dans les troupeaux français et dont les répercussions économiques sont fortes. En connaître les modes de transmission, rend la lutte plus efficace.
Le CAEV est une maladie due à un virus, qui contamine un troupeau par :
- L’introduction d’un caprin infecté ;
- Le contact avec des moutons infectés.
Les caprins contaminés restent porteurs à vie de ce virus.
Des modes de transmission variés :
Les principaux modes de transmission du virus sont :
- La consommation de colostrum ou de lait contaminé ;
- L’inhalation d’air contaminé.
Il existe d’autres moyens de transmission :
- La traite mécanique : par le passage du virus d’une mamelle contaminée à une mamelle saine ;
- Les injections : par l’intermédiaire d’aiguilles contaminées ;
- La saillie : par de la semence contaminée ;
- Pendant la gestation : par le passage du virus de la mère au chevreau.
Des moyens de prévention adaptés :
Pour limiter les contaminations, des moyens de prévention existent :
- Achat dans des élevages garantis indemnes ou dépistage à l’introduction ;
- Aéparation des chevreaux des mères dès la naissance ;
- Distribution exclusive de colostrum et de lait thermisé ;
- Pas de surpopulation, ni sous ventilation dans les bâtiments ;
- Réformes des malades ;
- Séparation et traite des primipares avant les multipares ;
- Utilisation exclusive d’aiguilles à usage unique.
Le CAEV n’est pas une fatalité. La connaissance des modes de transmission permet de mettre en œuvre des moyens de prévention adaptés.
Retrouvez cet article, ainsi que bien d’autres, dans le GDS Infos du mois de juillet.
Dr CARBONIERE Jean-Marc
Vétérinaire-conseil GDS50