Le vide sanitaire des bâtiments d’élevage est une étape importante dans l‘élevage des bovins, faute de quoi le risque est de voir s’y installer certaines maladies (maladies néonatales, boiteries, mammites, maladies respiratoires…).
Profitez du printemps pour curer, décaper, voire désinfecter vos bâtiments d’élevage ou demandez à des sociétés spécialisées (tel que FARAGO) de l’effectuer à votre place.
Un bon décapage permet d’éliminer la majorité des microbes présents. Le rythme de décapage sera différent selon les locaux (cf. : le rythme de décapage des bâtiments d’élevage). C’est un préalable indispensable à la désinfection, car les matières organiques peuvent inactiver les produits désinfectants. Il vaut mieux décaper sans désinfecter que désinfecter sans décaper.
Une fois les bovins et les équipements démontables sortis du bâtiment, les litières sont évacuées. Les surfaces à désinfecter (sols, murs, tubulures, plafond, équipements démontables) sont détrempées avec un jet basse pression. L’utilisation d’un détergent facilite ce nettoyage. Le décapage nécessite un matériel spécifique avec 100 à 200 bars de pression et un bon débit d’eau d’au moins 20 litres par minute.
Si une désinfection est programmée (cf. « le saviez-vous ? »), le type de désinfection (canon à mousse, groupe de lavage eau chaude basse et haute pression, thermo-nébulisation) et le choix du désinfectant reposent sur l’effet recherché. Une désinfection globale implique l’utilisation de produits à spectre large. Mais une désinfection pourra être ciblée sur les microbes responsables d’un épisode sanitaire récent (salmonellose, cryptosporidiose par exemple).
Il est important de vérifier l’homologation par le ministère de l’Agriculture du désinfectant utilisé, et de respecter son mode d’utilisation (concentration, dilution, temps de contact), ainsi que les recommandations du fabricant (protection des intervenants : vêtement de protection, lunettes, gants, masques…). Les sols en terre battue limitent le choix : demandez conseil à FARAGO.
Une fois la désinfection réalisée, les bâtiments seront laissés vides au moins 2 semaines afin de permettre l’assèchement complet des sols et du bâtiment. L’idéal est de réaliser cette intervention au printemps, dès la sortie des bovins en pâture, plutôt qu’à l’automne avant la rentrée des bovins en bâtiment, car cela augmente cette période d’assèchement des bâtiments et renforce l’efficacité du vide sanitaire. Des abords de bâtiment propres, sans résidus d’ensilage ou de litière, limitent le développement des culicoïdes, vecteurs de la FCO et de la MHE.
La désinsectisation et la dératisation sont des compléments utiles, car les insectes et les nuisibles sont des vecteurs de microbes.
En zéro pâturage, le décapage et la désinfection pourront être envisagés, si possible, par zone de bâtiment successive.
Le saviez-vous ?
Dans un élevage sans problème pathologique grave durant la période de stabulation, un décapage efficace puis un vide sanitaire de 2 mois (ou plus) avec une luminosité suffisante permettent d’éliminer la majorité des microbes sans avoir besoin de désinfecter. Cependant, curer, nettoyer et désinfecter régulièrement les locaux à risques (maternité, zone de quarantaine et box d’infirmerie) restent indispensables.
Un rythme de désinfection variable selon les locaux.
Dans l’atelier d’engraissement, la désinfection aura lieu après le départ de chaque lot et avant l’introduction d’un nouveau lot.
Dans les locaux servant d’infirmerie ou de quarantaine, la désinfection sera effectuée après le départ de chaque bovin (ou lot de bovins).
Les box de vêlages seront désinfectés après chaque série de vêlages et entretenu (paillage) entre chaque vêlage.
Quant aux étables, une désinfection annuelle est indispensable, voire plus souvent en cas de problèmes sanitaires (diarrhées sur les veaux, mammites d’environnement, salmonellose, etc…).
Dr Christophe LEBOEUF, vétérinaire conseil au GDS Manche