« Si vous observez un cas de super panaris, merci de renseigner l’Observatoire National des Super Panaris (ONASUP), accessible en ligne depuis le 1er février dernier ». L’origine de cette affection, rare mais redoutable, est pour le moment inconnue. Et les chercheurs manquent de données…
Qu’est-ce que le super panaris ?
Le « super panaris » est décrit une forme sévère d‘évolution très rapide d’un phlegmon interdigital. Il s’agit donc d’une infection des tissus profonds du pied. De plus, sa rapidité d’évolution met souvent en échec les tentatives de traitement. Dans certains troupeaux, cela peut prendre une forme épidémique, avec plusieurs cas en quelques jours. Souvent graves, ces « super panaris » sont difficiles à guérir, et parfois incurables. Cependant, cette affection ne doit pas être confondue avec la dermatite digitée ou une arthrite septique interphalangienne. En effet, elle est caractérisée par un gonflement symétrique du pieds au-dessus des onglons, une douleur intense et une boiterie soudaine, avec parfois des chutes d’onglon.
La détection et un traitement précoces sont indispensables
L’ONASUP (1) s’adresse à toutes les personnes sur le terrain au contact des bovins (éleveurs, pareurs et vétérinaires) susceptibles d’observer ces formes rares et inhabituelles de panaris. Ainsi, les données collectées serviront de base au groupe de travail « Boiteries chez les bovins » piloté par l’Institut de l’Élevage. Elles serviront notamment à comprendre le caractère suraigu, incurable ou épidémique de ces formes de panaris. Un point sera fait au printemps 2024 pour la suite à donner à ces données.
Une fragilisation de la peau, la présence de souches virulentes de Fusobacterium necrophorum ou Dichelobacter nodosus sont des pistes. C’est le cas également de la prévention de l’acidose ruminale subaiguë, dans l’attente des résultats des travaux en cours. La détection et le traitement précoces des animaux atteints, un sol propre, sec et non traumatisant et un bon entretien des pédiluves sont des mesures nécessaires. Néanmoins, elles ne sont pas toujours suffisantes pour éviter les « super panaris ».
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(1) Site internet développé par un groupe d’experts avec la participation de GDS France
Christophe LEBOEUF
Vétérinaire-conseil GDS 50