Stop BVD – généralisation de la boucle à la naissance
La BVD est une maladie couteuse avec des impacts préjudiciables sur les troupeaux. Sa réglementation a donc été demandée par la profession pour les éleveurs. Ainsi, depuis 2019, un arrêt ministériel impose une surveillance et l’éradication de cette maladie sur le territoire français. La gestion du BVD passe par le contrôle des naissances mais également des mouvements d’animaux. En ce qui concerne la Manche, la généralisation de la boucle s’accélère !
Parole d’éleveur :
GAEC PALLUELLE, exploitation laitière créée depuis 1997 sur la commune de Subligny avec un effectif d’environ 110 vaches laitières
Pouvez-vous décrire l’épisode BVD qui a touché votre élevage en août 2022 ?
Le problème sanitaire a commencé un matin en allant chercher les vaches à la pâture. Une vache était prise d’une diarrhée extrêmement violente et le troupeau était dans un état général plutôt fatigué. On a d’abord pensé que c’était dû aux fortes chaleurs lors de la canicule. Puis, nous avons eu plusieurs mammites colibacillaires dans le troupeau suivi d’une baisse de production et des diarrhées sur plusieurs bovins. On s’est dit qu’il y avait un souci dans le troupeau. On a donc fait intervenir les vétérinaires qui ont fait plusieurs analyses, dont la BVD sans trop y croire car on était négatif dans le lait (pas d’anticorps). La première fois que le vétérinaire est venu, cette vache prise de diarrhée était morte. Elle a donc été envoyée au laboratoire pour être autopsiée. Le lendemain, le résultat a permis de mettre en évidence une contamination de BVD. L’œsophage était plein de lésions dues au virus. »
Avez-vous fait appel à un suivi du GDS lors de cet épisode ?
Dès réception du résultat positif de la vache, nous sommes rentrés en contact avec le GDS. Nous avons mis en place le plan de lutte BVD ainsi que de la vaccination. »
Êtes-vous satisfait du suivi GDS ?
Absolument, que cela soit le suivi du GDS mais aussi le conseil des vétérinaires sur la vaccination. C’est grâce à l’ensemble de ces partenaires que l’on s’en est sorti aujourd’hui. »
Quel a été l’impact économique ?
Il est quasiment impossible de calculer la perte économique tellement c’est violent. Entre la perte de lait qui était de – 500 L / jour, les avortements liés à la BVD et les veaux IPI’s nés sur l’exploitation… Nous avons dû euthanasier 20 veaux IPI’s !! Seulement sur le mois d’août, j’avais calculé environ une perte économique d’environ 15 000 € (perte de lait, avortements, veaux IPI’s, frais vétérinaires, etc.). Il y a une perte économique, mais il ne faut pas oublier l’impact psychologique. »
Qu’est-ce que la vaccination a apporté à votre troupeau ?
Elle a permis de sortir de ce problème sanitaire beaucoup plus vite en protégeant le cheptel. On peut bien mettre 50 € dans une dose sexée mais si on ne protège pas le troupeau, ce travail de génétique ne sert à rien. »
À ce titre, quelles recommandations feriez-vous aux autres éleveurs ?
Ne pas croire que cela n’arrive qu’aux autres …. Beaucoup trop d’éleveurs restent encore inconscients de l’impact économique qu’occasionne cette maladie et des risques qu’ils font courir aux troupeaux voisins en fermant les yeux face à la BVD. Certains départements sont depuis longtemps indemnes de BVD pourquoi pas la Manche ? »
Propos recueillis par Lucie TRUBLET, conseillère sanitaire GDS 50
Cette année est donc marquée par l’accélération de l’éradication de la BVD, avec la mise en place du bouclage automatique des veaux à la naissance.
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