De la qualité de la préparation de ses brebis en fin de gestation va dépendre la qualité des agneaux à naitre. Quelles sont les objectifs à atteindre pendant cette préparation, pour diminuer les pertes d’agneaux après la naissance ?
Les soins apportés aux brebis gestantes dans les 6 semaines précédant l’agnelage sont très importants. En effet, c’est pendant cette période que l’agneau dans le ventre de sa mère grandit le plus, que la mamelle de la brebis se prépare à entrer en lactation. Cette période est donc cruciale pour la survie des agneaux à naître.
Une alimentation adaptée aux besoins de la future mère
Parallèlement au développement des agneaux dans son utérus, la brebis a tendance à de moins en moins manger en raison de l’encombrement dû à ces derniers. Malgré cela il faut viser une Note d’État Corporel de 3 à 3,5 (sur une échelle de 5) pour les brebis en fin de gestation.
Les besoins de la future mère en énergie et protéines peuvent passer du simple au double entre une gestante d’un seul agneau à 1,5 mois du terme et une gestante de 3 agneaux à 2 semaines du terme. Soit passer de 200 à 500 grammes de céréales et de 100 à 300 grammes de tourteau de colza.
Les apports d’oligoéléments (comme le sélénium qui augmente la vitalité des agneaux) et de vitamines ne sont pas non plus à négliger. Ils seront cependant plus efficaces sous forme de semoulette et en continu.
Une eau d’abreuvement de qualité et facilement accessible est indispensable aussi.
Des analyses possibles sur les brebis en fin de gestation
Pour vérifier la qualité de la ration, il est possible de mesurer quelques paramètres (glycémie, Béta OH, etc.) sur le sang de quelques brebis au moins 3 semaines avant la mise-bas. Ces analyses peuvent être faites par votre vétérinaire au chevet des animaux ou à la clinique.
La sous nutrition des brebis en fin de gestation a de nombreuses conséquences
La sous nutrition de la mère va entraîner :
- Une réduction de la taille de la portée ;
- Une réduction systématique du poids des agneaux à la naissance, d’où des agneaux plus fragiles ;
- Un attachement plus faible de la brebis à son agneau ;
- Une réduction de la quantité et de la qualité du colostrum ;
- Une augmentation de la mortalité des agneaux dans les 2 premiers jours de vie ;
- Une augmentation du risque de maladies métaboliques : toxémie de gestation, hypocalcémie, prolapsus vaginaux, etc.
Le parasitisme digestif est un facteur agravant
Des brebis porteuses de vers sont plus fragiles. En lutte naturelle avec des agnelages en hiver nous conseillons de faire un bilan parasitaire lors de la rentrée en bergerie. On mesurera aussi l’excrétion d’œufs de strongles gastro-intestinaux dans les crottes et la présence de Grande Douve par des prises de sang. À la suite de ces analyses les traitements nécessaires seront réalisés.
Prévenir ou gérer les maladies
Le piétin, la gale du corps, les mammites de tarissement affaiblissent les brebis. De plus, ces maladies interfèrent sur la qualité des agneaux à naître. Ces maladies devront par conséquent être traitées.
La fin de la gestation sera aussi le moment propice de certaines vaccinations. Celles-ci visent à protéger les agneaux contre les entérotoxémies, les colibacilloses, les pasteurelloses, etc.
Toutes ces précautions participent au bon état des futures mères et la qualité des agneaux à naître. Les négliger augmente donc les pertes d’agneaux.
Retrouvez cet article, ainsi que bien d’autres, dans le GDS Infos du mois de juillet.
Dr CARBONIERE Jean-Marc
Vétérinaire-conseil GDS50