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Et si c’était la paramphistomose larvaire ?

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Et si c’était la paramphistomose larvaire ?

L’automne est là. Les génisses qui pâturent pour la première fois, dans une parcelle avec des zones humides, présentent soudainement une forte diarrhée, sans fièvre, et s’amaigrissent rapidement. Certaines meurent. Et si c’était la paramphistomose larvaire ?

Qu’est-ce que la paraphistomose larvaire ?

Le paramphistome est un parasite dont l’adulte, petit ver gros comme un grain de riz, charnu et rougeâtre, est fréquemment isolé dans la panse des bovins pâturant en zone humide, sans que cela n’entraîne généralement de signes cliniques.

Contrairement à sa cousine la Grande Douve, qui traumatise les canaux biliaires, le paramphistome « squatte » dans les papilles du rumen en se nourrissant du jus de la panse du bovin parasité. Sa longévité est importante. En effet, ce petit ver adulte peut rester fixé sur la paroi du rumen pendant plusieurs années en l’absence de traitement. Très prolifique également, il pond des œufs, rejetés avec les bouses dans le milieu extérieur.

Ces œufs éclosent en larves qui doivent rapidement nager à la recherche de petits escargots d’eau douce (cf. ci-dessous). Une fois infestés, ces derniers libèrent des larves transformées qui se fixent sur des végétaux, et qui résistent plusieurs mois dans le milieu extérieur, sauf si c’est sec. Les zones à risque sont donc des zones marécageuses, des parcelles inondables, des berges, des fossés humides, des empreintes de sabot remplies d’eau, des flaques d’eau autour d’un bac à eau, des passages boueux entre 2 parcelles ou autour des râteliers, etc.

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Comment la paramphistomose larvaire se transmet-elle ?

Les bovins se contaminent en ingérant de l’herbe contaminée dans ces zones à risque. Il existe 2 formes de paramphistomose larvaire :

  • La forme chronique, liée à des infestations modérées et répétées, avec l’accumulation des parasites devenus adultes, fixés dans la panse et le réseau, est le plus souvent subclinique. Il faut au moins plusieurs centaines, voire des milliers de paramphistomes pour entraîner sur des bovins ayant pâturé plusieurs années une baisse de la production (croissance, lait), un amaigrissement, des ballonnements de la panse et un ramollissement des matières fécales.
  • La forme aigue est liée à une infestation massive. Les larves s’enfouissent dans la paroi de la caillette et de l’intestin grêle, et se nourrissent de sang. Les bovins, le plus souvent des génisses en première saison de pâture, en fin d’été ou à l’automne, présentent alors une très forte diarrhée d’apparition brutale, sans fièvre, un amaigrissement et une déshydratation prononcés, parfois fatale.

Un diagnostic clinique du vivant de l’animal…

S’il s’agit d’une première infestation, la recherche des œufs dans les matières fécales est négative chez les jeunes animaux en première saison car ce sont les larves qui sont en cause. Le diagnostic d’une forme aigue repose donc, à l’autopsie, sur une recherche de ces larves dans la paroi intestinale (grattage intestinal effectué sur demande lors d’autopsie en laboratoire). Du vivant de l’animal, il n’y a pas d’analyse possible, mais simplement une suspicion clinique et un contexte épidémiologique, très évocateurs.

Le traitement repose sur l’utilisation d’oxyclozanide, sur prescription vétérinaire, hors AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) à une dose de 30 à 45 ml/100 kg, sans dose maximale.

Préventivement, il faut savoir repérer les lieux de vie de ces petits escargots aquatiques qui peuvent héberger les larves du paramphistome. Aisi, une fois identifiés, il convient de soustraire les bovins de ces zones à risque.

Dr Christophe LEBOEUF
Vétérinaire-conseil GDS 50