salmonelloses bovines ou en est on gds manche

Salmonelloses bovines : où en est-on ?

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Salmonelloses bovines : où en est-on ?

Depuis fin 2018, des foyers de Salmonelloses bovines sont réapparus sur le département de la Manche. Elles entraînent parfois de lourdes pertes économiques (perte de bovins, avortements, chute de la production laitière, frais de traitements, etc.). Elles présenter également un risque de contamination humaine (zoonose). Cette épidémie confirme le caractère cyclique des vagues de salmonelloses bovines.

Depuis l’épidémie mondiale de salmonelloses digestives à Salmonella Typhimurium survenue à la fin des années 90, les cas de salmonelloses bovines sont restés relativement rares dans la Manche entre le début des années 2000 et 2018.

Les salmonelles actuellement en cause dans la Manche sont le plus souvent S. Montevideo, S. Mbandaka et parfois S. Typhimurium. Entre ces vagues, le portage n’est pas rare. En effet, une étude menée pendant l’hiver 2014/2015 par les GDS normands avait montré qu’au moins un quart des exploitations laitières normandes était concerné par la présence de salmonelles dans le lisier, en l’absence de cas clinique. Ce portage est le plus souvent lié à la consommation d’eau ou d’aliment contaminés au préalable par des animaux excréteurs.

Un effet de chasse d’eau…

L’été sec de 2018 a très probablement favorisé cette recrudescence de cas cliniques dans les élevages de la Manche. De fait, les rares pluies orageuses avaient littéralement lessivé les sols où s’étaient accumulées depuis des mois les salmonelles excrétées, entraînant un véritable « effet de chasse d’eau ». La contamination massive des cours d’eau a ainsi favorisé la contamination des bovins exposés, avec une expression plus fréquente de la maladie, entrainant des avortements (le plus souvent à S. Montevideo), voire des cas de diarrhées aigües (le plus souvent avec S. Typhimurium), avec fièvre et abattement, parfois mortelles. La recrudescence de ces foyers a ainsi contribué à la contamination des animaux nuisibles et à la diffusion de ces bactéries dans l’environnement.

Le nombre de foyers de salmonellose clinique est en régression depuis quelques mois sur la Manche. Cependant, des cheptels ont été concerné par cette affection cet hiver, notamment sous la forme d’avortements, parfois en série.

Que mettre en place pour prévenir les salmonelloses bovines ?

Les mesures sanitaires préventives visent à casser ce cercle vicieux :

  • Distribuer exclusivement de l’eau potable (eau du réseau ou d’un captage privé bien protégé des contaminations extérieures et contrôlé annuellement, etc.), y compris dans les pâtures (bacs à eau). Faire procéder à un diagnostic de la qualité de l’eau en cas de résultats bactériologiques défavorables sur un captage privé utilisé pour l’élevage.
  • Décaper régulièrement les abreuvoirs. Préférer des abreuvoirs vidangeables dans les bâtiments.
  • Protéger les aliments des bovins vis-à-vis des nuisibles. Dératiser régulièrement les locaux d’élevage. Lutter contre les pigeons et les étourneaux dans les bâtiments.
  • Nettoyer quotidiennement les tables d’affourragement et les seaux des veaux.
  • Isoler dans l’infirmerie tout bovin suspect d’être atteint de salmonellose, pendant la durée du traitement et jusqu’à la disparition des symptômes. Proscrire l’utilisation de la maternité comme infirmerie.
  • Les avortons et les cadavres de bovins feront l’objet d’un stockage étanche jusqu’à leur enlèvement. Les placentas seront éliminés dans une fosse avec de la chaux.
  • Épandre les lisiers de préférence sur les labours. Sinon respecter un délai de 3 semaines avant le pâturage si le stockage se fait sans nouvel apport pendant 1 mois, voire un délai de 2 mois avant le pâturage si le stockage se fait avec des apports jusqu’à l’épandage.

Lors de série d’avortements à S. Montevideo, le recours à un autovaccin est une alternative sur prescription du vétérinaire traitant. Le renforcement des mesures d’hygiène à la traite et après la manipulation des animaux vise à prévenir le risque de contamination humaine.

Pour en savoir plus sur cette maladie : cliquez ici

Dr Christophe LEBOEUF
Vétérinaire-conseil GDS 50