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Une larve tuée en avril, c’est un million de mouches en moins l’été !

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Une larve tuée en avril, c’est un million de mouches en moins l’été !

Lorsque les conditions de températures et d’humidité deviennent favorables, la durée du cycle d’une mouche peut passer de 2 mois à une semaine. Ainsi, une mouche qui sort d’hibernation au printemps peut engendrer plusieurs centaines de mouches au bout d’une semaine. Et celles-ci donneront 1 million de mouches en quelques semaines.

Les mouches « lécheuses » se nourrissent de débris de peau, d’écoulements issus du nez, des yeux ou des plaies, ainsi que des sécrétions lactées ou vaginales. De leur côté, les mouches piqueuses (taons, mouches des cornes, mouches des étables, etc.) se nourrissent exclusivement de sang. Quand aux larves, elles se nourrissent de matières organiques en décomposition (fumier humide, litière souillée, moulée en décomposition, etc.).

L’invasion des mouches perturbe les bovins et réduit leur production. Elles énervent les vaches et favorisent ainsi la chute des manchons lors de la traite. Cela augmente donc le risque d’apparition de mammite. De plus, en passant d’un bovin à l’autre, les mouches peuvent transmettre des maladies, telles que la kératoconjonctivite infectieuse, la Besnoitiose (taons et stomoxes), la thélite herpétique des trayons, certaines mammites, les salmonelles, etc.

lutte contre les mouches gds manche

Comment lutter contre les mouches ?

La lutte contre les mouches est un des éléments clés de la prévention de nombreuses maladies des bovins. Éradiquer les mouches est illusoire. Cela n’est pas non plus souhaitable car certaines contribuent à la pollinisation de nombreux végétaux et à l’élimination des déchets organiques. Mais il est possible de diminuer considérablement leur population.

La destruction des larves sur les lieux de ponte est fondamentale, car « une larve tuée en avril, c’est un million de mouches en moins l’été ! ». Agissez donc dès la fin de l’hiver pour limiter les risques sanitaires l’été qui suit.

Cela nécessite d’appliquer un produit larvicide dans les lieux de pontes, dès que la température dépasse 15°C. Les larvicides sont à appliquer dans les fumières, les fosses à lisier, et sur les litières en privilégiant les zones non piétinées par les animaux (bordures d’aire paillée, sous les abreuvoirs…). Demandez conseil à FARAGO.

Le contrôle des mouches passe aussi par le respect des mesures d’hygiène et une ventilation correcte des bâtiments (cf. encart ci-dessous).

Le dispositif de lutte peut être complété par un traitement des locaux d’élevage en ciblant les zones les plus tâchées par la défécation et la régurgitation des mouches. Sur prescription vétérinaire, la lutte contre les mouches sur les animaux passe par la pose de boucles auriculaires insecticides sur les bovins ou par l’application d’un pour-on (dépôt sur le dos).

La lutte peut être chimique, mécanique (piège à mouches) ou biologique (utilisation de prédateurs des œufs, des larves et des pupes de mouches). Demandez conseil à FARAGO pour le choix et les modalités de lutte, adaptée à votre situation.


Le dispositif de lutte nécessite également :

  • De maintenir les bâtiments et leurs abords propres et secs, sans résidus d’ensilage ou d’aliments en décomposition, sans bouses sèches collées sur les murs et les tubulaires. Éviter de laisser des résidus de lait dans des seaux ou sur le sol de la nurserie. Vider et nettoyer les fumières avant les premières chaleurs. Le compostage des fumiers détruit les larves par l’élévation de température. Brasser régulièrement les fosses à lisier pour limiter le développement des larves.
  • De maintenir les bâtiments et leurs abords propres et secs limite le développement des mouches.
  • D’assurer quotidiennement un curage des lieux de vie des animaux, un nettoyage de la table d’alimentation, des abreuvoirs et des auges, des niches à veaux, du matériel. Effectuer au moins une fois par an un décapage (eau sous haute pression) des sols, des murs, et des tubulures.
  • De mettre à l’abri les cadavres avant leur enlèvement.
  • D’éviter de stocker des tas de fumier à proximité des bâtiments.
  • De faire un vide sanitaire des bâtiments d’élevage au printemps.
  • De (faire) vérifier que la ventilation des bâtiments d’élevage soit efficace : une litière sèche et un fumier sec limitent le développement des larves. Dans la salle de traite, le badigeonnage de teintes « bleues ou vertes » sur les murs et la mise en place de brasseur d’air ou de pièges à mouches peuvent aussi limiter la population des mouches.
  • De soigner les plaies des animaux.

Dr Christophe LEBOEUF
Vétérinaire-conseil GDS 50